INFIRMIERE EN ENTREPRISE

Dans une entreprise, les accidents sont toujours des moments difficiles pour tout le monde y compris pour la direction, pour des raisons diverses évidemment, mais au moins l'émotion est commune pour quelques minutes voir quelques heures.

Lorsque l'accident arrive, s'il y a des secouristes, ils interviennent dès qu'on les appelle, sans se poser de questions, mais je sais, moi, que leur rythme cardiaque se met à la vitesse supérieure.

Les secouristes de l'entreprise sont formés et recyclés par mes soins, oh, pas de quoi pavoiser ! Plutôt une responsabilité, que j'assume avec plaisir et sans crainte.

Lorsqu'ils interviennent, je leur dis en formation, que seuls les mécanismes appris, répétés, rabachés, fonctionnent en cas d'urgence. Ils en conviennent, pour ceux qui ont eu à intervenir.

C'est ce qui s'est produit il y a quelques jours, deux secouristes ont porté secours à une collègue, qui en tombant en arrière, a heurté un angle de barrière métallique.

Appui direct sur la plaie à la tête, pendant que l'autre secouriste appelle les secours, tout s'enchaine très vite.

Ils se soutiennent, appliquent les gestes maintes fois répétés, les minutes sont longues, entre rassurer la collègue, gérer les curieux et ceux qui veulent bien faire, ils n'ont qu'une hate : que l'ambulance soit enfin là !.....

Le lendemain, je n'ai pas besoin d'aller les voir, ils viennent me voir à l'infirmerie, besoin d'être rassurés, d'être félicités, même inconsciemment, car ils ont dépassé leur apréhension et ont besoin que cela soit dit.

Les secouristes dans leurs interventions occasionnelles ne se prennent pas pour des champions, ils veulent simplement un peu de reconnaissance.

La reconnaissance, la valeur d'un être humain au travail, dans des conditions particulières, soit, mais reconnue, c'est là l'importance.

Ce n'est pas toujours une histoire d'argent, les secouristes de mon entreprise, n'ont pas de prime ni de privilèges, ils prennent parfois des risques, ils s'engagent pour les autres.

Lorsque je les retrouve lors d'une séance de recyclage, où l'on revoit les gestes de secours, où l'on déroule leurs interventions, je retrouve la vraie nature de chacun, parfois occultée dans leur travail quotidien : la peur, l'empathie, la douceur, le calme, la sympathie, bref, jamais l'indifférence.

C'est cela aussi, le monde du travail.

Il faut des syndicalistes dans les entreprises, mais j'ai une collection particulièrement belle dans ma société, qui regroupe des syndicalistes profiteurs.

J'enrage de voir ce type de personnes qui défendent tout sauf leurs collègues, et plutot ses fesses , de manière  tellement perfide et d'un tellement triste exemple.

Un exemple  ce matin : un syndicaliste suite à un accident du travail : une douleur, a trouvé la faille du système, il l'a exploité jusqu'au bout.

La douleur, au cours des mois, est devenue insupportable, donc batteries d'examens, mais rien. De restrictions médicales en restrictions médicales, au bout d' un an , il ne lui est permis que de s'asseoir et de ne rien porter.

Et alors ? me direz-vous, chacun peut souffrir sans qu'il y est une pathologie de visible !

Oui, bien sûr ! Mais on ne vient pas se pavaner tous les jours, sous pretexte de délégation syndicale, à narguer ses collègues qui bossent sur le lieu de travail.

Le plus drôle si j'ose dire, c'est que malgré son  très fort handicap et son incapacité à travailler, il a réussi à se faire une repture de tendon lors d'un combat de judo !   

Je ris, mais c'est pitoyable. D'ailleurs, il est arrêté de nouveau, je crois qu'il se dit harceler, tu m'étonnes !

Je sais que ce type d'individus a toujours existé, mais je le supporte d'autant moins, que je vois de plus en plus de personnes intérimaires vivotant dans une précarité permanente, silencieuses dans leur quotidien au travail, et j'avoue que j'ai honte.

Je le répète  : il faut des syndicats, car tous les salariés ne savent pas se défendre, et l'union fait la force.

Mais unissons plutot nos forces pour que ce genre de parasite ne nuise pas à notre bien être au travail.